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Saint Antoine le Grand

 L'action

Jeune homme riche, propriétaire terrien en Haute-Égypte, d’une famille chrétienne, il éprouve un choc, à la mort de ses parents, en entendant une parole qui le touche personnellement : effet il se convertit à la lecture de l’Évangile qui évoque le jeune homme riche à qui Jésus ordonna de vendre tous ses biens, au profit des pauvres, et de le suivre. Il se fait ermite, vivant dans un ancien fort militaire abandonné ; là, de nombreux disciples le rejoignent, faisant de lui un « Père du désert » et le fondateur du monachisme chrétien. Il laissa des écrits importants, et le récit de sa vie fut rédigé par saint Athanase, évêque d’Alexandrie et cheville ouvrière du concile de Nicée en 325. Le cochon à ses pieds par lequel on le reconnaît rappelle qu’il subit de terribles tentations du démon pendant vingt ans.

La légende

Gustave Flaubert, dans son poème en prose La tentation de saint Antoine (publié après deux premières versions en 1874) amplifiera ses visions et délires, puis Salvador Dali reprit le sujet. Le sanglier est l’un des fauves qui le harcelaient, et il est réputé être parvenu à le domestiquer. L’ordre hospitalier de Saint Antoine (« les Antonins ») avait le droit de laisser ses porcs errer dans les rues avec une clochette, au Moyen-Age, depuis le décret de Louis VI en 1131.

L'intercesseur

Saint Antoine le Grand est le patron de diverses professions, et d’organisations militaires, comme exemple de volonté sans faille. Son talent de guérisseur est attesté comme tel par de nombreux miracles, dont sa capacité à guérir le « feu de saint Antoine », ou « mal des ardents », forme d’épilepsie provoquée par l’ergot de seigle, et les maladies vénériennes. Saint Antoine mourut à l’âge de 105 ans sur les bords de la Mer rouge, au mont Qolzoume, où se trouve le monastère de Saint-Antoine. Ses reliques furent transportées à Constantinople puis atterrirent dans le Dauphiné, au XI° s., il est fêté le 17 janvier.

 

La statue de saint Antoine le Grand, à Vétheuil, si elle est ancienne, n’a pas d’expressivité singulière, c’est une variante sur le thème du moine thaumaturge (guérisseur), qualité qui explique sa popularité jusqu’à l’apparition du culte à saint Antoine de Padoue 1195- , avec lequel il tend à se confondre.

 

 

On distingue à ses pieds un petit cochon, son attribut traditionnel. La petite taille de l’animal suggère la tentation vaincue, désormais inoffensive, en accord avec la sérénité parfaite du visage, le geste d’accueil de la main, la douce verticalité des plus de la robe, le pied qui en dépasse naturellement. Aucune contraction, cela permet au spectateur de relâcher à son tour ses tensions, de vivre une guérison par la contemplation.