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Sainte Marie-Madeleine et nous

Sainte Marie-Madeleine et nous

Au Bellay-en-Vexin, l’église Sainte Marie-Madeleine existait déjà en 1160 ; la cloche baptisée Madeleine en 1535 est toujours là, c’est elle qui sonne les heures et l’Angélus trois fois par jour. Et l’église comporte trois statues de la sainte, de grande beauté (photo : Madeleine aux parfums, XV° s) quoiqu’endommagées. On voit encore le flacon de parfum dont elle oignait le Christ, quand elle le suivait dans tous déplacements, de Galilée en Judée.

Au-dessus de l’autel, un tableau représente Marie-Madeleine pénitente au désert, attribué à Jean-Baptiste Santerre, natif de Magny.

Dans l’église de Magny, la Marie-Madeleine repentante du même Santerre (1651-1717) est classée monument historique. Ses beaux cheveux dénoués et sa poitrine découverte évoquent la première étape de sa vie, le crâne ses trente ans de méditation en ermite, après la Résurrection.

 

Enfin à Vétheuil, on en a encore une, majestueuse et concentrée, en bois, du XVI° siècle.

Que nous dit-elle, cette sainte légendaire, dont des reliques habitent toujours la grotte spectaculaire de la Sainte-Baume en Provence, malgré l’attaque du sanctuaire par les Sarrazins en 745 ? Les pèlerins y viennent du monde entier, comme à la basilique de Vézelay, où elle est vénérée depuis 1050.  « L’amie du Christ » était persécutée, depuis la Résurrection à laquelle elle avait assistée, et elle est réputée être venue en barque, dès l’an 45, avec Marthe, Lazare, d’autres Maries, leur ami Maximin et leur servante Sarah, pour évangéliser la France à partir de la Provence. D’autres reliques encore sont conservées à l’église de la Madeleine, à Paris.

À la Sainte-Baume, on vient la prier avec une ferveur renouvelée depuis une dizaine d’années, autour de la dynamique de Mère de Miséricorde, centrée depuis 1991 sur la consolation des pères et mères d’enfants qui n’ont pas vu le jour. Le « chemin de consolation » attire chaque année plus de monde. Car le Père Lacordaire fit revivre l’ordre des Dominicains, chassé en 1790, en rachetant l’ancien couvent de Saint-Maximin, au pied de la falaise de la Sainte Baume. Les religieux dominicains nous accueillent dans le sanctuaire avec une infinie délicatesse. Dans la crypte, de petites stèles en cuivre sont incrustées dans la roche, comme autant d’offrandes, symboliques et personnelles, pour chaque enfant regretté et aimé même si l’on n’a pas eu le bonheur de le faire vivre et grandir. En 2016, le pape François a redit Marie-Madeleine « apôtre des apôtres », comme certains Pères de l’Église du II° s. Mgr David Macaire, archevêque de Fort-de-France, la qualifie « d’antidote qui mérite d’être injectée dans notre époque empoisonnée », car femme authentiquement délivrée. Nous la fêtons le 22 juillet.

Merci sainte Marie-Madeleine de nous donner, à chaque génération, votre force pour répondre aux errements, aux larmes, aux repentirs les plus profonds, par toujours plus d’amour et de confiance.

 

                                                                                                                                                                                                                                                           M. P.